La saison des Marchés de Noël
Publié le 12 décembre 2025 par Goût, Saveur et Tradition

Les Marchés de Noël, véritables institutions hivernales, ont su conquérir le cœur des citadins et des amateurs de traditions Chaque hiver, à l’approche des vacances, les Marchés de Noël transforment les centres-villes en pays des neiges merveilleux. Des chalets décorés de lumières scintillantes et de houx s’étendent à perte de vue, les effluves de cannelle et de vin chaud emplissent l’air, et les mélodies de Noël résonnent. Ces marchés sont devenus un rendez-vous incontournable, un symbole de la joie et de partage. Mais leur histoire est semée de soubresauts religieux, politiques et commerciaux.
Il était une fois en Autriche
En fait, les ancêtres de nos marchés actuels sont les foires d’hiver médiévales. Dans une Europe où les hivers étaient rudes et les communications difficiles, ces rassemblements étaient vitaux. Il n’existe que peu de témoignages de l’atmosphère qui régnait dans ces foire et à quel moment ils ont exhibé sapins de Noël, crèches et figurines.
C’est le 6 décembre 1294 en Autriche, à Vienne, qu’aurait eu lieu le premier Marché de Noël. Ce jour-là, l’Église fête saint Nicolas de Myre, évêque du IVe siècle, reconnu pour sa charité et sa foi combative. En son honneur, une première fête est organisée, le « Marché de la Saint-Nicolas ». La manifestation se développe, et chaque ville alentour jusqu’en Allemagne se met à organiser son propre marché.
En 1434, sous l’impulsion du prince Frédéric II de Saxe, Dresde organise son marché. Connu sous le nom de Dresdner Striezelmarkt. Aujourd’hui, il est réputé pour être le plus ancien Marché de Noël d’Allemagne. Rien qu’en Allemagne, où cette tradition a vu le jour, on organise 2 500 à 3 000 Marchés de Noël chaque année.
De Saint Nicolas à l’enfant Jésus
Au XVIe siècle, sous l’impulsion de la réforme du protestantisme, les marchés de la Saint-Nicolas sont annulés. Cette branche du christianisme veut lutter contre le culte des saints et souhaite replacer le Christ au cœur de la tradition.
Des feux étaient allumés, des festins organisés, et des offrandes faites pour s’assurer la fertilité de la terre et la protection du foyer. L’Église, dans sa stratégie d’évangélisation, a souvent superposé les fêtes chrétiennes sur des célébrations païennes existantes pour faciliter l’adoption de la nouvelle foi. Pour ne pas défavoriser les forains, Saint-Nicolas sera remplacé par l’enfant Jésus et ces marchés auront lieu une semaine avant le 25 décembre. C’est la naissance du Marché de Noël moderne.
Durant cette période, les Marchés de Noël se développent dans l’est de la France en particulier celui de Strasbourg… qui à vu le jour en 1570.
Dans les années 30
L’élévation du niveau de vie et l’émergence de la classe ouvrière ont nourri la croissance des Marchés de Noël. À Berlin, ce marché est passé de 303 stands en 1805 à environ 600 en 1840.
En 1933, quand Adolf Hitler devient chancelier, son parti tout juste légitimé ne perd pas de temps et transforme Noël en une fête nationaliste. Il impose la vente de produits nationaux et il standardise les décorations des échoppes des marchés. En 1936, Berlin accueille 2 millions de visiteurs.
En 1941, la plupart des villes n’en organisent plus et grâce au boom économique des Trente Glorieuses ils reviennent dans les années 1960.
À l’aube des années 1990, les Marchés de Noël allemands étaient si populaires qu’ils se sont exportés à l’étranger. Des villes du monde entier, des États-Unis au Japon en passant par l’Inde, se sont mises à organiser leur propre marché. Au Royaume-Uni, le nombre de Marchés de Noël a triplé ; il y en avait une petite trentaine en 2007, quinze ans plus tard il y une centaine était organisée.
Dans les années 90
Dans les années 1980 ces marchés perdent de leur superbe. L’Alsace décide alors de s’impliquer pour les faire renaître et valoriser une identité culturelle. Strasbourg s’autoproclame « capitale de Noël ». Elle organise le plus ancien Marché de Noël de France et emploie de grands moyens pour le faire savoir. Aujourd’hui, on en dénombre plus de 300 dans cette région.
Depuis les années 2000, chaque ville et village de l’hexagone organise son propre Marché de Noël. Ces manifestations jouent un rôle crucial dans le soutien aux commerces locaux et aux producteurs régionaux. En mettant en avant des produits du Terroir, ces événements contribuent à dynamiser l’économie régionale, favorisant ainsi une consommation responsable et durable.

