Épiphanie : l’origine de la galette des rois

Publié le 3 janvier 2025 par Goût, Saveur et Tradition

Épiphanie : l'origine de la galette des rois

L’Épiphanie, célébrée le 6 janvier, rend hommage à l’arrivée des Rois Mages à Bethléem. A Babylone, un esclave tirait au sort la royauté, devenant le monarque d’un jour qui était mis a mort à la fin de son règne.

L’histoire de la galette des rois

Un gâteau qui puise son origine dans les Saturnales

En fait, la tradition du partage d’une galette serait plutôt un hommage à Saturne, le dieu romain. Une fête qui durait sept jours, entre fin décembre et début janvier au moment du solstice d’hiver. Pendant ces festivités, un gâteau rond et doré était partagé entre les Romains et les esclaves, si l’un d’eux tombait sur la graine de fèves, il était désigné « Prince des Saturnales », portait une fausse couronne et demandait ce qu’il voulait, le temps d’une journée.

Plus tard, les chrétiens ont repris cette tradition de partage de la galette pour célébrer l’arrivée des Rois Mages devant le berceau de Jésus.

Au 11ème siècle certains désignaient leur chef en cachant une pièce de monnaie en argent ou en or dans un morceau de pain. Un haricot blanc pour les plus pauvres !

C’est autour du 13ème siècle qu’apparaissent les premières traces de ce gâteau lors de Fête de l’Epiphanie. A cette occasion, les moines de Besançon choisissaient le maître de chapitre en mettant une pièce d’or dans un morceau de pain, permettant au clergé de tirer « le Roi des Rois ».

Au Moyen-âge, celui qui tombait sur la graine de fèves avait pour obligation de payer une tournée générale. Pour éviter les tricheries, c’est à ce moment que la légumineuse fût remplacée par la fève en porcelaine.

Les Boulangers contre les Pâtissiers

Au 16ème siècle, « ce gâteau » a fait l objet d’un affrontement féroce entre les Boulangers et les Pâtissiers, chacun voulant le monopole de le vendre.

Le Roi François 1er accordera le droit aux pâtissiers. Les boulangers contournèrent cette interdiction de vendre le « Gâteau des Rois » en le substituant par la galette qu’ils offraient à aux clients. On tirait le gâteau des rois même à la table de Louis XIV. Les dames de la cour qui tiraient la fève devenaient Reines de France d’un jour et pouvaient demander au roi un vœu dit « grâces et gentillesse ».

Les sans-culottes

A la Révolution, prononcer le nom de « Gâteau des Rois » est dangereux et suicidaire. A cette époque la galette n’a plus sa raison d’être… le jour des rois ayant été rebaptisé « jour des sans-culotte ». C’est la disparition de l’Épiphanie alors renommée fête du Bon Voisinage ou l’on consomme la  Galette de l’Égalité.

La galette des rois, une tradition française

La galette préférée des Français est fourrée à la frangipane, une crème à base d’amandes douces, de beurre, d’œufs et de sucre. C’est la recette la plus connue… elle nous vient de Marie de Médicis, seconde épouse du Roi Henri IV. Une préparation élaborée en Italie par le cuisinier d’un de ses soupirants… un noble florentin, le Marquis Frangipani !

Généralement au Nord on mange une Galette feuilletée à la frangipane… plus au Sud, c’est une brioche aux fruits en forme de couronne. En fonction des régions, la galette porte d’autres noms.

  • La Pogne de Romans
  • La Pompe en Provence
  • La Nourolle en Normandie
  • Le Limos en Occitanie
  • La Coque en Ariège
  • Le Kouign-Amann des Rois en Bretagne
  • La Couronne en Poitou-Limousin
  • Le Pithiviers dans le Loiret
  • La Galette Comtoise

Tirer les Rois

Le plus jeune de l’assemblée se place sous la table et désigne les invités qui reçoivent ainsi leur part de gâteau. Une couronne en carton fait partie de la panoplie du cérémonial, celui ou celle qui trouve la fève est couronné et choisit sa reine ou son roi. Cette coutume symbolise l’impartialité et l’esprit de justice, généralement part de galette est réservée et laissée de côté pour les nécessiteux.

Tous les ans, lors de la traditionnelle Réception à l’Élysée, une énorme galette des rois est préparée pour le Président de la République. Mais l’artisan chargé de la confectionner a pour instruction de n’y placer aucune fève car « on ne saurait désigner un roi au sein de la présidence de la République ».