L’histoire des Relais Routiers

Les Relais Routiers datent de l’Empire Romain, une époque où il fallait une quinzaine de jours pour traverser la Gaule. Pour ces longs déplacements, il était nécessaire d’organiser son voyage par étapes. Ainsi, tous les 30 kilomètres les Romains ont construit des établissements pour se restaurer et passer la nuit.

Au Moyen Âge, un réseau se développe, car les gens se déplacent de plus en plus pour faire du commerce sur les nombreuses foires du royaume… À cette occasion, les tavernes se développent tout au long des voies de circulation.

Par la suite, au XVème siècle. Le roi créé un service de courrier à cheval qui emprunte les grands chemins du royaume, on y établit des relais pour changer de chevaux… la poste était née !

Dans les années 1930, grâce à l’apparition de l’automobile et du transport de marchandises, des auberges s’ouvrent pour que les routiers puissent déjeuner, se doucher et se reposer. Généralement, ces relais routiers, signalés par un panneau Bleu et Rouge, sont établis dans les anciens relais-postes de Louis XI.

François de Saulieu publie « La route facile »

En 1934, à l’initiative d’un journaliste passionné de camions, François de Saulieu, fonde un magazine pour les « Rouliers ». L’idée consistait à vendre le magazine à des restaurants accueillants et bien situés. Les Relais Routiers sont créés, avec pour logo, le panonceau Bleu et Rouge. Ces établissements deviennent les arrêts privilégiés des camionneurs ou ils peuvent manger et lire leur journal pendant la pause.

En 1937, François de Saulieu publie « La route facile » le premier guide des Relais Routiers qui répertorie les adhérents de la Chaîne. Les journaux lui consacrent des articles. On le surnomme le « Guide rouge » de la restauration. À la veille de la deuxième guerre mondiale, il y a à peu près deux mille Relais Routiers. Sous l’occupation, de nombreux établissements participeront à des actions de résistance.

Fin 1947, la Chaîne des Relais Routiers est reconstituée et retrouve autant de tables qu’avant le conflit.

Les Relais Routiers : un sanctuaire pour les voyageurs

À partir de 1965, la clientèle des Relais se diversifie. De plus en plus de touristes et de familles, voyageant par la route, sont séduits par ces restaurants. Niché le long des routes nationales, le « Resto Routier »,  est un véritable havre pour les voyageurs. Ces établissements offrent bien plus que de simples repas ; Ils représentent un endroit accueillant pour les conducteurs fatigués. Ces « Relais » doivent respecter une charte assez stricte afin de pouvoir figurer dans la liste ; un bon accueil, une ambiance conviviale et familiale, des plats simples, de qualité, à un prix raisonnable pour un service rapide.

« Il y a 60 ans, La nationale 7, pendant les grandes vacances, c’était des moteurs qui chauffaient, des bouchons monstres, des heures et des heures dans des voitures pas climatisées pendant les 1000 kilomètres qui séparaient Paris-Porte d’Italie et la Côte d’Azur. Une halte à midi au Relais des 200 bornes, à Pouilly sur Loire, un routier avec sa station-service, le comptoir où l’on pouvait grignoter un œuf dur sur le zinc, le restaurant avec les produits du terroir, des chambres d’hôtel aux dessus et des patrons accueillants. La lenteur de l’art de vivre et du voyage en famille qui empruntait la fameuse National de Charles Trenet. »

La carte anti-inflation de la restauration

Les menus sont composés avec soin en gardant l’argument primordial du « fait maison ». L’entrée, plat et dessert doivent être proposés à un tarif avoisinant les 15€. Répondant aux attentes d’une clientèle exigeante, fidèle et pour laquelle il s’agit d’une étape coutumière.

Il y figure assez souvent, le hareng pomme à l’huile, le fameux œuf mayonnaise, un buffet de crudité, suivit d’un bœuf bourguignon, d’une blanquette de veau et en dessert la crème de marrons Chantilly. Possibilité d’un plateau de fromages en libre-service, ou encore un buffet de dessert.

Aujourd’hui, le « Routier » fait face à une concurrence inégale, en particulier sur les autoroutes. Néanmoins, les camionneurs reviennent sur les axes secondaires pour réduire leur consommation de carburants ce qui change la donne. De nouveaux établissements on vue le jour, plus moderne, ils proposent une étape confortable, sont équipés de WIFI, et améliorent les équipements de stationnement. Dorénavant, ils sont une escale chaleureuse à la clientèle variée reconnus comme une partie de notre patrimoine !