La bûche de Noël, un pur produit de nos traditions

Au tout début, la Bûche n’est pas liée à la pâtisserie, d’origine païenne, cette tradition remonterait à 2500 avant J.-C. !

Elle était liée à la nuit du solstice d’hiver. Solstice qui annonçait l’arrivée de la très longue et rude période hivernale. La bûche faisait partie des rites cérémoniels du feu, selon la région elle était appelée licht, ceppo, tréfeu ou yule – Fête de la nuit la plus longue de l’hiver, ancêtre de la nuit de Noël chez certains peuples germaniques.

Fête de la nuit la plus longue

Les souches de bois devaient provenir des arbres fruitiers. Ce critère était important à respecter car ces arbres avaient la faculté de créer de grandes étincelles. Ce rituel devait protéger la maison, la famille et les récoltes : de belles flammes annonçaient un temps idéal, peu d’inondation et de bonnes moissons !

Pendant sa combustion dans l’âtre de la cheminée, on n’hésitait pas à l’arroser de vin et de sel pour conjurer les mauvais sorts.

Au douzième siècle, la pratique fut reprise par l’Église afin de donner un caractère chrétien à ce rituel, les buches étaient aspergées d’eau bénite. Le feu était alimenté de manière régulière et brûler continuellement du 24 décembre au soir, jusqu’à l’Épiphanie.

Il s’agissait le plus souvent d’une souche de bois qui était décorée de feuillages et de rubans. En Écosse, il était gage de chance de graver le visage de la Cailleach (déesse gaélique de l’hiver) sur une Bûche avant de la brûler la veille de Noël en compagnie de toute la famille.

Quand la bûche est devenue une pâtisserie ?

Au XIXe siècle, avec l’essor du dessert, la tradition de la Bûche a évolué. En raison des changements dans les habitudes domestiques et l’absence de grandes cheminées dans les foyers modernes, la pratique de brûler une bûche de bois a été remplacée par un gâteau ; Bûche de Noël.

La paternité de cette « bûche » est sujette à controverse et il n’est pas évident de savoir qui en est l’auteur, peut être proviendrait-elle d’un jeune apprenti pâtissier de Saint-Germain-des-Prés en 1834, ou bien nous vient-elle de Lyon, crée  dans les cuisines du chocolatier Felix Bonnat en 1898. Ou alors, de Pierre Lacam, qui l’aurait conçue en tant que glacier du prince Charles III de Monaco.

La « bûche » comme gâteau, a été popularisée à la fin du XIXe siècle par des pâtissiers célèbres comme Sylvain et Roux, qui ont créé un dessert roulé, souvent à base de génoise, crémeux et décoré de manière à imiter l’apparence d’une bûche de bois, parfois avec des champignons en sucre, des feuilles, et des décorations de Noël.

La tradition de la bûche de nos jours

Néanmoins, ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que la « bûche » connu un véritable succès et se répand dans toute la France puis dans les pays frontaliers.

Les « bûches » sont décorées de mousses en rappel de cette coutume des tables de repas de Noël. Et c’est réellement à cette époque qu’un pâtissier de la région Poitou-Charentes décide de remplacer la « bûche » par une pâtisserie.

Toutefois, c’est seulement en 1945 que la traditionnelle Bûche de Noël fut présentée sous la forme que nous connaissons aujourd’hui, à savoir ; une génoise roulée.

À Paris, de nombreux grands hôtels de luxe ont ouvert des boutiques de Noël où l’on peut commander des « bûches » élaborées à emporter, la concurrence étant féroce entre les pâtissiers qui cherchent à se surpasser en termes de goût et de design.

« En 2022, Maxime Frédéric, du Cheval Blanc, a fait retomber ses clients en enfance avec une bûche de Noël non pas en forme de bûche, mais en forme de paquet cadeau disposé au pied d’un cheval à bascule en chocolat. »

D’un biscuit génoise avec une crème au beurre parfumée à la « bûche » (mousse de fruits), la Bûche de Noël a été depuis déclinée en une multitude de recettes.

Symbolisme de la bûche

Cette « bûche » symbolise plusieurs aspects importants de cette période des fêtes : la chaleur du foyer, la convivialité des repas de famille et la transition vers la nouvelle année. Avec ses éléments décoratifs qui peuvent avoir des significations spécifiques, souvent reliées à des valeurs comme la prospérité, la paix et la protection.

Peut-on encore considérer ces créations comme des Bûche de Noël ?

Elles sont bien plus qu’un simple gâteau : elles sont les héritières d’une tradition ancienne qui mêle rites païens et chrétien, avec une touche de gourmandise et de convivialité propres aux fêtes de fin d’année. Pour certains, la « bûche » désigne simplement le bien vivre et bien manger, plutôt qu’une référence à un gâteau spécifique réalisé selon une recette immuable.

Quoi qu’il en soit, la bûche est une tradition de Noël qui n’est pas près de disparaître !