Le Carnaval de Dunkerque

Publié le 7 mars 2025 par Goût, Saveur et Tradition

Le Carnaval de Dunkerque

Ce carnaval mémorable commence en janvier et se termine en avril.

Ses origines remontent au XVIIe siècle plus précisément en 1676, époque où Dunkerque était une petite ville de pêcheurs. La pêche à la morue durait plusieurs mois au large des Côtes d’Islande.

Les préparatifs de ces campagnes débutaient en janvier avec l’installation des voiles et la réparation des gréements. Environ 200 bateaux et près 5 000 marins français traversaient l’Atlantique nord pour pêcher le cabillaud.

Comme nul n’était certain de revenir de ces expéditions très longues et dangereuses, les armateurs organisaient des « foye ». Quelques semaines avant le départ, les hommes percevaient une avance sur salaire. C’est à cette époque que les premières Visshersbende (bandes de pêcheurs) du port s’affichent dans ces fêtes.

La légende raconte que leurs valises étant déjà préparées pour ce long périple, ils s’habillaient avec les vêtements de leurs femmes pour cette beuverie. Cela expliquerait l’origine de la tradition du carnaval durant laquelle des hommes se travestissent.

Durant les différents conflits armés entre Français, Allemands et Prussiens, ces manifestations ont pratiquement disparus. Le grand retour du Carnaval aura lieu après la Seconde Guerre mondiale alors que la ville est pratiquement détruite.

Est-ce que t’as pas vu la bande ?

Aujourd’hui, ce carnaval réunit des dizaines de milliers de participants pendant 3 mois.
Chaque quartier a sa bande spécifique, elle est sous les ordres d’un Tambour-Major dans un costume de grenadier Napoléonien. Ce Tambour-Major choisit son itinéraire, sélectionne ses musiciens. À son signal, les tambours entament le Rigodon, cette marche qui servait à rassembler les troupes sous l’empire. Suivent les « fifres », vêtus du ciré jaune de pêcheurs, qui reprennent des airs de marche traditionnels.

Déformé par les poussées soudaines, le cortège s’ébranle en hurlant !

Durant de longues heures, les Visshersbendes déambulent dans la ville comme une vague de fond au rythme des arrêts obligés et des rendez-vous incontournables. La bande est prétexte à d’innombrables pèlerinages, appelés pour la circonstance « Chapelles », qui jalonnent le parcours. On fait une halte dans ces « maisons amies » avant, pendant ou après la bande juste avant de se rendre au bal : histoire de se désaltérer et de se ravitailler.

Entrez dans la bande

Le carnaval est une grande famille et il n’est pas question de manquer ce rendez-vous ! On se retrouve et se « reconnaît ». Il faut en connaître les traditions, les chansons, les règles pour trouver sa place dans la bande.

Attention, le code vestimentaire du carnaval à beaucoup d’importance !
Le clet’che (costume) définit l’identité du carnavaleux. Il se doit d’être original, coloré et surtout très… extravagant. Il peut avoir comme source d’inspiration l’histoire de la ville, ainsi que la légende locale.

Le chapeau, le maquillage, le grand manteau de fourrure et le parapluie sont des éléments indispensables afin de se repérer dans la foule et d’être reconnu de ses proches !

Le carnavaleux embrasse la plupart des personnes qu’il connaît sur la bouche, c’est le « zôt’che ».

Le cri de la mouette
Pas question de brailler, croasser, ou glousser !
Ni de pousser son jabot comme une mouette constipée !
Ou d’espérer l’indulgence en claquant du bec !
Comme d’habitude, le jury de 7 membres sera inmouettable !

Le jet de harengs

C’est en 1962, à l’initiative de Jean Verlynde, vice-président du Syndicat d’Initiative et des commerçants, que la municipalité de Dunkerque organise un jet de harengs depuis le balcon de l’hôtel de ville.

Après quatre heures de fête, les carnavaleux se retrouvent au pied de la statue de Jean Bart pour offrir à genoux un vibrant hommage au héros de la Cité.

Chaque année, le maire et son équipe municipale lancent jusqu’à 500 kilos de poisson sur une foule en délire. Attraper un « kipper » constitue une fierté indescriptible. Le jeu en vaut la chandelle.

Très différent en fonction des quartiers et communes ; à Rosendaël et à Saint Pol sur Mer, on lance du poisson séché, à Bergues du fromage. À Malo-les-Bains, on distribue des violettes.

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