Salon de l’agriculture : la plus grande ferme de France

Passage obligé des « politiques », le Salon de l’agriculture fête ses 61 ans cette année.

En 1964, Edgard Pisani, ministre de l’Agriculture du Général de Gaulle, imagine cette manifestation telle que nous la connaissons aujourd’hui. Pour cette première édition, elle reçoit 300 000 visiteurs. C’est un endroit privilégié pour rencontrer des éleveurs et découvrir le quotidien des agriculteurs à travers de nombreuses activités et animations.

Un peu d’histoire…

Le concours agricole de Poissy

Prolongement des comices agricoles du 18e siècle. Les origines du Salon de l’agriculture remontent à 1843 avec le Concours de Poissy. A cette époque de nombreux maraichers cultivent les terres de l’ouest Parisien qui s’étendent dans les méandres de la Seine, un endroit ou viennent se ravitailler les petits commerçants de la capitale. Il va se transformer au fil des ans et sous la régence de Napoléon III, le premier Concours universel d’animaux reproducteurs se déroule en juin 1855 et attire plus de 80 000 visiteurs.

En 1850, à Versailles se déroule le Concours national, public et annuel d’animaux reproducteurs mâles.

En 1856, ce rendez vous est renouvelé sous l’appellation « Exposition Agricole Universelle » au Palais des Champs-Élysées.

En 1865, le Concours de volailles Grasses et la 1ère Exposition des Fromages se déroulent au Palais de l’Industrie.

En 1868, bovins, ovins, porcins, volailles, grains, plantes fourragères et machines agricoles, on retrouve tout ce beau monde Porte de la Villette.

Le premier Concours Général Agricole

Il y a toujours eu de nombreuses foires ou comices agricoles organisés un peu partout dans l’hexagone.

En 1870, première manifestation où sont réunis, animaux de boucherie, volailles, produits laitiers, et produits divers ainsi que des machines agricoles. La manifestation est baptisée Concours Général Agricole et se tient au Palais de l’Industrie. Avec la Guerre franco-prussienne qui verra le siège de la capitale, la mise en avant du monde agricole entreprise par Napoléon III s’interrompt ! Peu à peu, il ne s’agit plus seulement de mettre en valeur les produits, mais également de pouvoir témoigner de l’excellence des filières, dont les races de bétails.

En 1888, les miels et l’horticulture font leur apparition au Salon ainsi que les chiens de berger. On parle aussi des Concours Hippiques et des produits de l’Algérie. A noter que les vins ne sont pas encore intégrés à la sélection des produits, il faut attendre 1894 pour voir les premières bouteilles.

En 1913, c’est le premier défilé des animaux primés. Les visiteurs apprécient cette présentation dans une enceinte close, des bêtes encocardées.

10 ans d’interruption !

La Première Guerre mondiale interrompt le Concours général agricole qui ne reprend qu’en 1923, abandonnant les animaux de boucherie au profit des seuls « animaux reproducteurs » des races bovines, ovines, porcines, caprines et autres chiens de berger.

Après avoir voyagé dans plusieurs lieux de Paris, la manifestation emménage en 1925 au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. A cette époque, la traite se faisait sur place et les curieux venaient récupérer du lait dans de petites bouteilles.

1939 – Dernier Concours avant la Seconde Guerre mondiale.

Une vitrine unique pour le monde agricole

Au début des années 1960, Edgard Pisani, (ministre de l’Agriculture) et le Général de Gaulle, ont l’idée de fusionner le Salon des machines agricoles et le Concours général agricole.

La création en 1963, du Centre National des Expositions et Concours Agricoles (CENECA), dont les missions seront d’assumer la responsabilité des expositions et concours agricoles à caractère national ou international et, en particulier, celle du Concours général de Paris qui aboutira en 1964, à la création du Salon international de l’agriculture. Le ton est donné, le monde agricole se retrouve dans sa globalité.

Après 12 années d’interruption, la première édition aura lieu du 9 au 15 mars avec un immense succès qui ne se démentira pas au fil des années.

• 2000 – ​Le Prix d’Excellence est créé, il a pour objectif de distinguer les producteurs pour leurs résultats sur les trois précédents concours.
• 2011 – Ouverture d’une boutique en ligne​ de vente des produits primés.
• 2013 – Le Concours Général Agricole valide officiellement le concours des confitures.
• 2014 – Création du concours des ​Pratiques Agro-écologiques Prairies et Parcours.
• 2016 – Évolution du logo Concours Général Agricole.
• 2018 – Entrée des félins dans les concours animaux.
• 2020 – Le Concours Général Agricole fête ses 150 ans !

Le rendez-vous des politiques

Dès ses débuts, la grand-messe annuelle des professionnels de l’agriculture est devenue le rendez-vous incontournable des politiques et chefs de partis. Pour les présidents, cette visite dans « la plus grande ferme de France » revêt une importance toute particulière. Elle est l’occasion d’écouter les doléances du monde rural.

• Le Concours général agricole des animaux.
• Le Concours général agricole des produits et des vins.
• Le Concours des jeunes professionnels.
• Bovins, ovins, caprins et porcins.
• Équins.
• Basse-cour.
• Chiens et chats.
• Animaux du monde.
• Produis des régions de France, d’Outre-mer et du monde.
• Secteur dédié aux professionnels du secteur et ceux qui souhaitent s’installer dans la filière.
• Agriculture végétale qui met en avant les fruits, les légumes, le vin et les semences pour le jardinage.

De Charles de Gaulle à Emmanuel Macron, tous les chefs d’Etat et candidats ont usé leurs chaussures dans les allées de la porte de Versailles.

Valéry Giscard d’Estaing reste deux heures en 1977.

François Mitterrand n’aimait pas trop ça, on a pu le voir que lors de ces campagnes électorales.

Jacques Chirac, on le sait, était un grand fan et n’a pas raté une édition. Taper sur la croupe des vaches, pintes de bières et rondelles de saucissons à la main, le corrézien, ancien ministre de l’Agriculture, avait tissé des liens amicaux avec le monde agricole.