Le marché, un art du bien vivre

Publié le 20 mai 2024 par Goût, Saveur et Tradition

Le marché, un art du bien vivre

Cela n’est pas un hasard si le terme « Marché » évoque le souvenir d’une France paysanne. Il est ancestral.

À tel point qu’il est difficile de dater précisément ses prémices. Les marchés ont traversé les siècles, les guerres et les bouleversements de la société. Ils constituent l’une des formes de commerce les plus anciennes : la vente en plein air, de manière éphémère, dans l’espace public, constitue une modalité commerciale présente dès les prémices des sociétés humaines. Foires et marchés sont à l’origine du développement des villes au Moyen-âge.

Au 19ème siècle, de nouveaux bâtiments sont créés pour illustrer les prouesses architecturales et la modernité des villes : les halles haussmanniennes deviennent un modèle pour les villes de province afin de satisfaire le grand essor des marchés. Dans la période d’après-guerre, celle des Trente glorieuses, les marchés alimentaires connaissent leur apogée dans l’hexagone. Mais dans les années 1970-1980 avec le développement de la grande distribution… c’est le déclin de cette forme de commerces.

Le supermarché est un lieu de passage, le marché est un lieu de vie

Malgré, depuis quelques années, avec le nouvel intérêt des consommateurs pour les produits agricoles et pour l’origine de ce qu’ils mangent, les marchés connaissent un nouvel essor… à certains égards ils sont considérés comme un conservatoire du patrimoine local.

Ils participent de ce que l’on a pris coutume de nommer la qualité de vie. Souvent décrits pour leur ambiance particulière et leur convivialité, les marchés font depuis quelques années l’objet d’un intérêt renouvelé et participent au dynamisme économique des territoires. Lieu par excellence des produits frais et de saison, ils offrent des prix attractifs et sont prisés pour leur ambiance conviviale. Ils favorisent le maintien de certains commerces de bouche ainsi que d’exploitations agricoles qui ne commercialisent exclusivement que sur les marchés de plein vent.

C’est le désir de renouer les liens avec « ceux qui nous nourrissent »… on s’appelle par son prénom, on prend le temps de discuter, contact humain, qualité et variété des produits, plaisir des yeux et des narines : les marchés retrouvent de la vigueur. Un moyen de renouer avec une campagne.

Le 1er avril 1994, une convention est signée entre le ministre en charge du Commerce, le ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, l’Association des maires de France et les organisations professionnelles des commerçants non sédentaires. Elle reconnaît les marchés comme appartenant au « patrimoine économique et culturel national » et affirme « qu’ils doivent conserver leur place au sein du secteur de la distribution française » .